Le 20ème siècle
En 1910, lors de la grande crue, le ministère a les pieds dans l’eau…
Cliquer sur l'image pour agrandir :Source : carte postale. Collection particulière.
La même année, un soldat en poste à l’état-major se suicide en se jetant du haut du bâtiment Saint-Germain. La revue « Armée et Marine » nous le raconte :
« SUICIDES DE SOLDATS ».
« Un jeune soldat appartenant au service de l’état-major, s’est précipité ce matin du haut des combles du ministère de la Guerre et est venu s'abattre sur le boulevard Saint-Germain où il a été ramassé pour être transporté dans la pharmacie la plus voisine. Immédiatement prévenu. M. Albert Sarraut, sous‑secrétaire d'Etat, s'est rendu auprès de lui, accompagné des médecins de service, qui n'ont pu que constater la mort. De l'enquête à laquelle a fait procéder aussitôt le sous-secrétaire d'Etat, il résulte que l'acte de désespoir de ce jeune soldat, très travailleur et bien noté, doit être attribué à des chagrins intimes. Il était difficile, en effet, de supposer que le jeune secrétaire en question avait été acculé au suicide par suite des mauvais traitements de son capitaine ou de son adjudant. Seuls, les débonnaires fonctionnaires du « service intérieur » du Ministère pourraient être rendus responsables de ce désespoir. On n'a pas osé les accuser. Cet exemple pourra servir à fixer les idées de M. le sous‑secrétaire d'Etat, si elles ne l'étaient déjà, sur la cause habituelle des suicides de ce genre. On lit couramment dans les journaux qu'un jeune soldat, s'est pendu à propos de 2 jours de consigne ! Allons donc ! Pourquoi ne pas vouloir se rendre compte que ces enfants sont victimes d'un atavisme fâcheux ou d'une éducation déplorable qui les a détraqués ou gâtés prématurément ».
Source : « Armée et marine. Revue hebdomadaire illustrée des armées de terre et de mer », 31 janvier 1910, page 32, disponible à la bibliothèque numérique de la BNF.
Bombardement de 1918
Dans la nuit du 11 au 12 mars 1918, le ministère de la guerre est bombardé.
On peut lire encore aujourd’hui l’inscription suivante sur la façade du bâtiment Saint-Germain Ouest, après la 7ème fenêtre en partant de l’entrée :
« Le 11 mars 1918 Paris étant bombardé, des
projectiles lancés d’avions tombèrent
sur le ministère de la guerre où Georges Clémenceau
dirigeait alors le gouvernement de la République »
Dégâts après le bombardement
(îlot Saint-Germain, cour du Nord)
Source : Photographie « Guerre 1914-1918. Déblaiement des gravats par la troupe au Ministère de la Guerre, après le bombardement aérien allemand de Paris du 11 mars 1918 », Maurice Branger / Roger-Viollet. Consultable sur le site parisenimages.
Il reste aujourd’hui des traces visibles de ce bombardement sur la façade extérieure du bâtiment Saint-Germain.
Eclats dus au bombardement
Source : photo actuelle.
Témoignage
En 1931, Emilia Orsini écrit dans « Quinze ans au ministère de la guerre (La vie féminine dans les Bureaux) » :
« Ce ministère situé à l’angle du boulevard Saint-Germain et de la rue de Solférino dans le 7ème arrondissement est formé en partie par l’ancien couvent Saint-Joseph. Et certains couloirs, surtout celui du service médical, donnent bien l’illusion de galeries d’un cloître. C’était la première fois que Cécile y pénétrait (…) ce jour-là, 27 décembre 1915 ».
Source : « Quinze ans au ministère de la guerre (La vie féminine dans les Bureaux) », Emilia Orsini, Imprimerie Alacatin, 1931, 140 pages, page 9. Collection particulière.
Quelques photos de l’îlot Saint-Germain en 1927
Source : « Ce qui reste du cloître ». Photographie extraite du livre de Jules Mazé.
Source : « La cour d’honneur du couvent, dite cour de l’horloge ». Photographie
extraite du livre de Jules Mazé.
Source : « Le jardin de Madame de Montespan – Etat actuel ». Photographie extraite du livre de Jules Mazé.