Histoire de l’îlot Saint-Germain
Il existe plusieurs articles et ouvrages de référence racontant l’histoire de l’îlot Saint-Germain :
- « L’îlot Saint-Germain au tournant des XIXème et XXème siècles »,
de Michaël Bourlet, publié dans la « Revue historique des armées », n° 248, 2007. - « Le ministère de la Guerre. Des bureaux de la guerre à l’îlot Saint-Germain »,
d’Olivier Liardet, publié dans les « Livraisons d'histoire de l'architecture », n°8, 2ème semestre 2004, pp. 63-80. - « Un cadre historique »
du général Claude Carré, in « Histoire du Ministère de la défense », éditions Lavauzelle, 2001, pp. 509-512. - « Un cadre historique »,
de Marie-Annick Hepp, archiviste paléographe, conservateur au service historique de l’armée de terre,
publié dans « L’état-major de l’armée de terre », Editions de la Revue française, 1980, article de 6 pages ; - « Dans un cadre d’art et d’histoire, le Ministère de la guerre... »,
de Marc-André Fabre, bibliothécaire-archiviste en chef au Ministère des forces armées,
publié dans la « Revue d’information des forces françaises en Allemagne », nouvelle série, n° 1, pp.26-29. - « Le ministère de la Guerre »,
de l’abbé Hénin, L. Fournier Editeur, 1937, 91 pages ; - « L’hôtel de Brienne et le couvent de Saint-Joseph (Ministère de la guerre) »,
de Jules Mazé, chef de cabinet du ministre de la guerre, Librairie ancienne Honoré Champion, 1927, 112 pages, 7 photographies.
Ces différents documents rappellent les moments importants de l’histoire de l’îlot Saint-Germain :
1640 Marie Delpech de Lestang fonde sous le nom de « Filles de Saint-Joseph » ou « de la Providence » une communauté religieuse qui se consacre à l’éducation de pauvres orphelines. Elle installe son couvent dans une maison située rue des Vaches, au niveau du numéro 10 de l’actuelle rue Saint-Dominique.
1687 Madame de Montespan, ex-favorite de Louis XIV compromise dans « l’affaire des poisons », se retire au couvent des Filles de Saint‑Joseph dont elle a été nommée supérieure en 1681. Elle comble la communauté de bienfaits en faisant élever une chapelle et plusieurs bâtiments. Les appartements de Madame de Montespan sont situés dans l’aile ouest aujourd’hui disparue de l’ancienne cour de l’Horloge. Un atelier de broderie fonctionne au couvent de 1680 à 1750. On y exécute notamment de nombreux travaux pour les grands appartements de Louis XIV à Versailles.
1707 A la mort de Madame de Montespan, la communauté connaît des difficultés financières. Certains appartements du couvent sont loués à des particuliers.
1747 La Marquise du Deffand s’installe au couvent dans les anciens appartements de Madame de Montespan. Elle y tient jusqu’en 1780 son célèbre salon littéraire « tapissé de moire bouton d’or » où elle reçoit les personnages les plus distingués de son temps : Turgot, Montesquieu, Voltaire, Choiseul, Diderot, D’Alembert, Necker, Horace Walpole, Hume, Benjamin Franklin, Marivaux, Condorcet, Jean-Jacques Rousseau, Edward Gibbon, …
1754 Julie de Lespinasse, femme de lettres et nièce de la marquise du Deffand, fixe sa résidence au couvent à l’invitation de sa tante. Elle le quitte 10 ans plus tard pour créer son propre salon où elle reçoit elle aussi les Encyclopédistes.
1790 Fermeture du couvent. Les bâtiments deviennent propriété nationale.
1804 Les « Bureaux de la Guerre » s’installent dans l'ancien couvent, au 88 de la rue Saint-Dominique, qui deviendra le "10 rue Saint-Dominique" à la suite de la renumérotation de la rue consécutive aux travaux du baron Hausmann. Ils prennent possession également de l’hôtel d’Agenois (ou d’Aiguillon ou de Chabrillan), situé à l’époque au 67 de la rue de l’Université et qui était situé à l’emplacement de l’actuel « bâtiment Université » et de la cour « du 75 ». Ses jardins communiquaient avec ceux de l’ancien couvent.
1814 L’hôtel de Brienne, situé au 92 de la rue Saint-Dominique, futur 14 rue Saint-Dominique, est donné par Napoléon à sa mère en 1806 et affecté au ministre de la Guerre.
1817 Le « Dépôt de la guerre », chargé de réaliser les cartes et plans topographiques de l'armée et de conserver ses archives, s’installe à l’hôtel d’Estrées (ou de Noailles-Mouchy), situé à l’époque au 61 rue de l’Université et dont les jardins communiquaient avec ceux du couvent et de l’hôtel d’Agenois. Avec cette installation, les bâtiments du ministère de la guerre forment désormais un rectangle constitué, sur la rue Saint-Dominique, des bâtiments de l’ancien couvent des filles de Saint-Joseph (2 cours carrées contiguës, dont la cour de l’Horloge et l’ancien cloître, devenu jardin de l’Ouest) et, sur la rue de l’Université, de l’hôtel d’Agenois et de l’hôtel d’Estrées. La même année, l'Etat achète l'hôtel de Brienne, déjà affecté à la résidence du ministre de la guerre.
1826 Construction, à l’emplacement des jardins de l’hôtel d’Estrées, du « bâtiment du 8 », destiné au « Dépôt des fortifications », chargé de conserver les archives du Génie, et du « bâtiment Solférino » pour les archives du ministère.
1842 Réfection du « bâtiment du 10 ».
1849 Construction de l’actuel « bâtiment des Archives ».
1864 Reconstruction presque totale du « bâtiment Sainte-Clotilde ».
1867-1877 Destruction de l’hôtel d’Estrées et d’une partie de l’hôtel d’Agenois, suite au percement du boulevard Saint-Germain, et construction du bâtiment situé sur le boulevard Saint-Germain.
1883 Destruction du reste de l’hôtel d’Agenois et construction du « bâtiment Université ».
1937 Destruction d’une partie des bâtiments entourant l’ancien jardin de l’Ouest et construction du « bâtiment des Jardins ».
Années 1950 Destruction des bâtiments entourant la cour de l’Horloge et construction du « bâtiment central ».